
Voeux 2025
Bonne année !
Comment souhaiter la bonne année avec l’intention ferme et déclarée de remercier au plus profond du cœur, chacun d’entre vous, pour sa contribution à notre projet autour de la poésie francophone en général, la contemporaine en particulier.
Notre projet associatif a pris un tournant décisif cette année avec ce 3ème prix remis au merveilleux poète Alexandre Bonnet-Terrile. Un inoubliable moment !
Quelle fierté d’avoir parcouru tout ce chemin avec vous. Notre action fait même quelques émules, puisque le Printemps des Poètes lance son prix de la poésie francophone ! Cela nous jette un défi et m’incite à vous mobiliser de façon encore plus ambitieuse afin de porter notre action.
N’hésitez pas à vous engager à nos côtés: participer activement à nos soirées, mais aussi prendre en charge des petites missions (lectures, lettre mensuelles, etc.) et pourquoi pas, rechercher le soutien financier d’entreprises. En 2025, nous souhaitons recruter notre Délégué Général avec comme premier objectif de faire grandir nos sujets et permettre plus largement la diffusion de la poésie dans nos cercles !
Dans quelques jours, vous recevrez le message relatif à votre adhésion 2025, votre Conseil d’Administration compte sur vous, formidables jeunes et moins jeunes, et vous en remercie déjà.
En attendant de vous parler ou revoir prochainement, nous avons le plaisir de vous offrir les deux inédits déclamés par notre gagnant 2024.
Profitez-en, c’est juste fantastique.
Bonne lecture et bonne année encore !
Matthieu Jacquillat
Président APPF

Hugo Capron – Feu d’artifice – 2023 – Galerie Lange + Pult
Le Fuyard,
Ou,
Une posture
Ce que vous dites, non, ce n’est pas vrai,
non. Je ne me suis
jamais enfui, je n’ai
jamais pris la fuite. Je n’ai jamais
fui devant quoi que ce soit. Bon.
Bon… Certes quelquefois je suis allé
par-ci,
alors que l’ennemi était plutôt par-là. Cependant vous savez bien
qu’il suffit par exemple qu’il y ait, par-ci, un ami – hein ? – et que cet ami
vous soit plus ami
que n’est votre ennemi l’ennemi qui est par-là,
pour que, d’un coup, vous soyez non pas quelqu’un
qui va craignant et donc fuyant ce qu’il y a par-là,
mais quelqu’un qui va cherchant et désirant ce qu’il y a par-ci. Je prends l’exemple de l’ami
par seul instinct de symétrie, et je crois
que c’est idiot, car en fait il suffirait
qu’il y ait par-ci simplement du gâteau,
notamment peut-être au chocolat, et que ce gâteau, par-ci,
soit meilleur gâteau que n’est bon ennemi l’ennemi qui est par-là,
pour que je sois non pas quelqu’un qui redoute le danger,
mais simplement quelqu’un qui veut manger.
Ciel devant moi comme un visage
Ciel devant moi comme un visage
bleu-gris de jour sur une tête
illimitée d’univers noir
Ciel tu commences à pleuvoir
et je suis allongé par terre
Mes yeux sont deux cailloux de verre
Ma tête a quelques idées rares
parmi du noir plus noir que terre
Je n’en peux plus de vivre et voir
Ciel tu commences à pleuvoir
Couloirs en pluie vers l’univers
Ciel comme chaque jour tu pleus
J’entends battre contre mes yeux
de verre tes gouttes d’eau bleue
Je voudrais qu’il pleuve à l’envers
Ciel je voudrais je veux je veux
pleuvoir enfin sur ta peau bleue
la traverser et voir et voir
et voir enfin l’intérieur noir
de ta grand’tête d’univers
Le voir pour ne rien voir me taire
Ciel tu commences à pleuvoir
Couloirs en pluie vers l’univers
voici le verre de mes yeux
voici ma vie prenez-la toute
conduisez-la goutte après goutte
dans la tête noire à peau bleue
Alexandre Bonnet-Terrile