PoèmesDes longueurs dans le crépuscule

Des longueurs dans le crépuscule

Quel été !

J’aurais pu commencer par vous raconter les passionnantes et incroyables lectures de recueils poétiques que j’ai pu lire cet été. Mais ça… vous êtes déjà au courant et c’est à vous de jouer maintenant, dit-il sous forme de rappel !

J’aurais pu demander à l’IA de me pondre un texte sur l’importance du soleil dans la culture et l’histoire des Hommes. Vaste thème universel, formidable à mettre en synthèse pour lui, l’IA. Mais là, je vous l’épargne, je ne sais pas encore faire cela. Un problème générationnel sans doute !

Alors je vais me contenter de vous parler de ce fabuleux recueil « Des longueurs dans le crépuscule » du québécois Mathieu Simoneau, que j’ai fortement soutenu dans le cadre du prix APPF-2023.

La lumière du soleil comme celle de l’été que nous avons traversé, avec sa brillance, son « éblouissance », mais aussi sa puissante chaleur, destructrice parfois.

Le soleil, comme le temps qui passe, disparaissant à chaque crépuscule pour un renouveau dès l’aurore, source de vie et d’espoir.

Le soleil en contre-point de l’ombre, nous obligeant à nous questionner, à regarder de l’autre côté, à remettre en cause.

Alors pour cette rentrée, je vous propose un bain de soleil de plus, sans brûlure, sans crème, juste pour le plaisir de s’y plonger, de se jeter dans la vie.

Bonne rentrée solaire !

Matthieu Jacquillat

Président

 

Se procurer le livre : https://lenoroit.com/produit/des-longueurs-dans-le-crepuscule/

À propos de l’auteur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mathieu_Simoneau

Note : 3 textes que je vous conseille de lire à voix haute, une ou deux fois de plus également.

 

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J’espère un épuisement du noir au cœur des astres insaisissables

il y a des jours
où le besoin
d’une clairière
se fait pressant
la paix
naît d’une plantation
de mélèzes
dans un matin de bruine
qui secoue ses eaux
je laisse
dormir cette image bienveillante
que j’enveloppe
d’une peau cousue
de cris de corneilles

________

celui qui s’incline
qu’il se relève
de son astre
et prenne le nom d’un lac
j’entends dans mes gènes
des brassages de fougères
des grincements d’os
glissent innocemment
dans les joints
qui scellent
nos atomes résignés
par capillarité
mes tissus
se soulèvent
le temps n’est rien
c’est la lumière qui bouge

________

huit minutes
c’est le temps que la lumière me prend
pour atteindre le soleil
et pourtant c’est assez
pour m’égarer en chemin
que fait-il donc
à me fuir à des vitesses folles
ce n’est pas possible
j’ai assez de vase au corps
pour être perdu à jamais
ce qui luit
n’a que son propre silence

Mathieu Simoneau, Des longueurs dans le crépuscule, 2023.

Illustration : Paul Stewart – Hydrogen Alpha Sun © CC0 1.0 universel (CC0 1.0)

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